Collages et sculptures

Après une phase d’exploration “musicale” de la géométrie dans ses collages, Alain Péclard choisit de concevoir ses collages et ses sculptures en binômes, autour de thèmes empruntés à la physique. Quel lien entre la sculpture et son collage ? L’un explicite-t-il l’autre ? Le collage est-il le plan, la formule, la théorie de la sculpture ? Dans ses installations paléontologiques des années quatre-vingt, des planches didactiques au mur renseignaient et étayaient les sculptures sous vitrine : peut-être s’agit-il ici d’une transposition abstraite de cette complémentarité. Car l’artiste, en ce qui concerne ses sources d’inspiration, a franchi depuis longtemps la frontière du figurable.

La science à laquelle s’intéresse Alain Péclard est désormais pure et dure. Après l’espèce humaine et le vivant, il s’est plongé dans la matière, et le grand tout. Sa quête d’absolu l’a mené sur les terrains de la relativité einsteinienne, de la physique quantique, de la théorie des cordes, un con- tinent qui défie à la fois la logique commune et la représentation classique. Pourtant les entités qu’il appréhende — ondes, particules, paradoxes spatio-temporels — ne sont pas sans lien avec les ossements, les sépultures et les hominidés qui l’occupaient jadis : tous ces sujets relèvent de l’originel, du primordial.

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